Comité Rotincia - L'histoire de Rollot

Après une étude faite vers 1844, considérant que le nombre moyen des décès survenus pendant les dix dernières années est de vingt cinq par années ainsi que le constate les registres de l’état civil, le conseil municipal de Rollot décide d’agrandir le cimetière du côté du pré de Louis Duret demeurant à Orvillers-Sorel.

C’est en 1852 que le cimetière de la Villette de 15 ares 30 centiares acquiert en plus 11 ares 86 centiares pour la somme raisonnable de 509,98 francs. Mais en compensation la famille de Louis Duret propose à la municipalité de garder dans l’extension, un carré de terre qui sera réservé aux ayants droit.

De nombreux courriers prouvent que la négociation a été laborieuse, mais la famille Duret a effectué un don en faveur du bureau de bienfaisance de 300 francs afin de soulager les pauvres de Rollot et a accepté de payer un prix identique a celui des concessions du cimetière communal.

C’est la raison qu’à l’intérieur du cimetière communal, il se trouve une parcelle murée de briques où une famille et ses descendants sont réunis et il a pour nom le cimetière Duret.

Le cimetière de la Villette au milieu du XIX^e siècle est divisé en deux parties, l’une destinée aux sépultures publiques et l’autre aux concessions perpétuelles, trentenaires et temporaires.

Après un relevé de décès survenus les cinq dernières années en 1911 dont en 1910 il en apparaît dix huit, la commune projette d’agrandir le cimetière devenu alors trop petit, comme il est stipulé dans la délibération du 4 juillet 1911. Ce sont Messieurs Plessier et Plinchon-Choisy qui consentent à céder à la commune la moitié de leur terrain contiguë au cimetière moyennant la somme de mille francs et ayant une contenance de 17 ares 65 cts. C’est le notaire de Rollot, Maître Flond qui rédige l’acte de vente.

À peine un siècle plus tard, la commune doit agrandir à nouveau son cimetière. Il sera englobé avec le remembrement en cours par échange de terres. Les derniers documents signés par le préfet concernant le remembrement ont été envoyé fin avril 2004.

Sépultures remarquables dans le cimetière

Le monument Langlet

Le monument le plus remarquable se trouve près de la porte d’entrée passant sous l’appentis (porte latérale). (Cimetière H 33). C’est un Christ en croix de grandeur naturelle, accompagné de la Sainte Vierge et de Saint Jean. Les statues sont en fonte.

D’après la monographie de M. l’abbé Godard, cette œuvre d’art aurait figuré à une exposition vers les années 1850.

Sous ce monument se trouve la sépulture de la famille Langlet où sont gravés :

Ici repose Jean Germain Langlet
Décédé le 10 décembre 1846
A l’âge de 68 ans
De profondis

Ici repose Mme Langlet, née Marie Henriette Mouret
Décédée le 17 août 1850, à l’âge de 61 ans
De profondis

Ici repose Mademoiselle Pélagie Langlet
Décédée à Paris le 1er septembre 1843 à l’âge de 5 ans.
Transportée et inhumée le 21 juillet 1848.
De profondis.

Sous ce tombeau repose les restes mortels de mon époux bien aimé.
Louis Germain Langlet
Né à Rollot le 10 mai 1815, décédé à Paris le 12 juin 1855.

« Il fut humain père des pauvres, l’œil de l’aveugle, le pied du boiteux ».

« O vous qui visitez l’asile du repos
Et qui venez prier dans les champs des tombeaux
Arrosez de vos pleurs la tombe d’un bon père,
D’un époux vertueux et d’un ami sincère.
Que votre âme réponde aux nombres accents
De sa sensible veuve et de ses tendres enfants.
Dans leur juste douleur des larmes de tristesse
Succèdent pour jamais à sa vive tendresse ;
Adieu mon ami,
A bientôt !!!

Sépulture Harmant − Viollet-le-Duc

Joseph Harmant, né à Rollot le 27 février 1794, professeur au lycée Henri IV, marié à Estelle Edmée Viollet le Duc, qui était la tante consanguine de Eugène Viollet le Duc, architecte renommé.

Sépulture Jean François Harmant

Jean François Harmant, né à Rollot le 22 novembre 1776, décédé le 18 avril 1861 à Rollot.

Devenu Capitaine sous Napoléon 1^er, il eu l’honneur de recevoir, un des premiers, des mains de l’empereur, la légion d’honneur.

Chapelles

Quelques chapelles funéraires de styles différents ont subsisté à l’atrocité des guerres

Chapelle des familles Ballin − Choisy

Chapelle des familles Gérardin − Bultel − Dufour

Chapelle des familles Billet − Debierre

A la mémoire de notre regretté André Lévêque, mort au champ d’honneur le 21 avril 1917, à Cerny en Laonnois.

André Lévêque, mort pour la France au Chemin des Dames, le 21 avril 1917 à l’âge de 30 ans.

Chapelle des familles Tisserand − Pessonneaux

Créations : « L’or. Louis XVII. Le crépuscule. L’âme des chôses. Ninon de Lenclos. Sortira, sortira pas. »

Raoul Francis Henry Tisserand, 22 décembre 1853 – 17 octobre 1936. Priez pour lui.

Chapelle des familles Pessoneaux − Harmant − Roussel

Marie Ernestine Harmant veuve de Albert Pessonneaux, née à Paris le 26 juin 1832, décédée à Paris le 29 janvier 1903.

Ici repose, Monsieur Albert Antoine Henri Pessoneaux, Officier de l’Instruction Publique, Professeur agrégé de l’Université, décédé le 28 juin 1888, dans sa 61^e année. Priez pour lui.

Autres sépultures

Sépulture de la famille Debourge

Un des notables de Rollot, Jean-Baptiste Debourge, né en 1803, Docteur en médecine, membre de différentes Sociétés Savantes, écrivain fécond et plus est, il est l’initiateur de la construction d’un monument à l’hommage de l’illustre enfant de Rollot, Antoine Galland (monument inauguré le 29 juin 1851).

Sépulture des familles Décour − Lesage − Debourge

Alexandre Isidor Décour, originaire de Cantigny, a été nommé instituteur en 1821 à Rollot, pendant la Restauration. Il décèdera le 23 janvier 1851 à l’âge de 62 ans.

D’après Maxime de Sars : en 1821, il recevait 300 francs par an par la commune et les parents d'élèves versaient un « écolage » d’environ 200 francs.

Plus tard sa classe réunissait 115 enfants, mais l’été il n’y en avait plus que 35, dont 6 enfants étaient admis gratuitement. Son prédécesseur M. Maillet avait ouvert un pensionnat à Rollot.

Jouxtant le caveau communal, une sépulture peu commune représente une Vierge sur un rocher.

Cette sépulture appartient à la famille Dehaut-Pillot – (Plessier-Choisy). Cette famille bienfaitrice pour notre bourg a légué dix mille francs à charge d’entretien du caveau en 1910. En plus de ce legs très avantageux pour la commune et que l’histoire s’en souvienne, ces messieurs Pillot-Plessier propriétaires à Rollot en 1909, ont offert de prendre en charge, jusqu’à concurrence de la somme de quatre cent soixante quinze francs, la réparation de deux cloches communales de Rollot (La Villette) qui étaient en mauvais état, à la condition que ces deux cloches restent toujours à la Villette. Mais c’était sans connaître la suite des événements, car notre bourgade riante et prospère s’est réveillée brusquement au son du tocsin le premier août 1914… L’église saint Germain l’Auxerrois ainsi que le cimetière ont subi peu après de très violents bombardements. L’église a été complètement détruite et de nombreux caveaux et monuments ont été éventrés et disloqués, dont la sépulture de la famille Dehaut-Pillot.

Le Comité Rotincia procède actuellement à la recherche systématique des dons et legs concernant l’entretien des sépultures. L’investigation de ces recherches visant à établir une liste exhaustive de ces dons et legs sera mise en ligne et publiée ultérieurement.