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Jean-François Harmant

Jean-François Harmant est né le 22 novembre 1776 à Rollot. Il est l’enfant de Marc Germain Harmant, marchand de fromages, et d’Elizabeth Paillet qui se sont mariés à Rollot le 9 janvier 1769.

Comme beaucoup de familles à l’époque, de cette union naissent de nombreux enfants et les joies sont multiples. Ce bonheur aurait été total, si la mort n’était pas venue les frapper et ravir deux jeunes enfants parmi les quatorze mis au monde.

Jean-François né le 22 novembre 1776 est élevé avec affection parmi ses frères et sœurs, dont voici la composition de la famille :

L’aînée Marie-Louise est née le 23 octobre 1769 et décède à l’âge de trois ans, le 2 mai 1773, en présence de ses grands-pères, Nicolas Harmant, maréchal-ferrant et Jean Paillet marchand de fromages. Le cadet, est Firmin Marc Germain né le 4 octobre 1770 ; puis c’est le 11 février 1772 que naît Marie-Françoise Clotilde. Et c’est Nicolas qui naît le 29 juillet 1773, ensuite c’est Jean-Louis il est né le 3 février 1775, où l’on remarque pour la seule fois lors des naissances des enfants que le père Marc Germain a pour profession maréchal-ferrant. Puis c’est Jean Antoine qui naît le 14 janvier 1778, ensuite Marie-Élisabeth naît le 15 mai 1781, elle décède le 26 mars 1782, et dans cette même année vient au monde Marie-Élisabeth le 10 juin. C’est Germain Félicité qui naît le 10 novembre 1783, puis Joseph Size Pascal qui naît le 28 mars 1785. Ensuite naissent des jumeaux Jean et Joseph le 14 mai 1786 et enfin Marie-Madeleine Joséphine qui naît le 26 octobre 1787. 

Jean-François serait entré, d’après Monsieur l’abbé Godard (auteur d’une monographie de Rollot), au service des « armées de la République » à l’âge de seize ans où il aurait pris part à un certain nombre de batailles de la République et de l’Empire telles :

Puis Jean-François Harmant est fait prisonnier au Portugal, où il passe neuf mois sur les pontons en Angleterre. Il doit son salut et sa liberté en tuant une sentinelle et après mille difficultés, il rentre en France.

Il a fait partie du 8e bataillon des gardes nationaux durant la période 1792 à 1815.

Ses campagnes sont : Rhin Ouest, Italie, Côte de l’Océan, Prusse, Pologne, Espagne, Allemagne.

Il est malheureusement illettré, ses parents ayant été chargé d’une nombreuse famille, ne put sans doute consacrer les sommes nécessaires à l’instruction des enfants, à cette époque l’école n’était pas gratuite, ce qui l’a empêché d’accéder à un grade d’officier supérieur, mais s’apercevant de cet handicap, il apprend à lire un peu plus tard sur les conseils de l’Empereur.

Jean-François, l’ex-grenadier de la garde impériale et membre de la légion d’honneur de trente six ans, épouse le 20 février 1812, une veuve Montdidérienne, Jeanne Catherine Asselin. Après vingt quatre ans de vie commune, cette première épouse décède le 22 novembre 1836 à l’hôpital général de Montdidier.

Après avoir fait valoir ses droits à la retraite au mois d’août 1811, il reprend du service avec empressement durant les cent jours (du 20 mars au 21 juin 1815), et il est nommé capitaine par le maréchal Sébastiani de la Porta, qui était surnommé « le Cupidon de l’Empire » par l’abbé de Pradt. Le capitaine a même été présenté pour la croix d’officier.

Mais une ordonnance du 1er août, casse toutes les promotions effectuées pendant les cent jours et les militaires ayant participé ne se voient verser qu’une demie solde à la retraite.

La débâcle de Waterloo (18 juin 1815) et la chute de l’empire ruinent ses espérances, alors que Jean-François garde au fond de son cœur une respectueuse admiration pour l’Empereur. Celui-ci lui a parlé personnellement deux ou trois fois.

De sa mentalité de soldat Picard, c'est-à-dire fidèle, est ancré dans sa mémoire pour toujours le triomphe inoubliable d’Austerlitz quand Napoléon lance aux troupes la célèbre proclamation qui s’achève par : « … Il vous suffira de dire, j’étais à la bataille d’Austerlitz, pour qu’on vous réponde, voilà un brave … »

 

Ce brave reçoit, sous le second empire, la médaille de Sainte Hélène en même temps que son frère Joseph. Ils s’étaient trouvés, toujours d’après monsieur l’abbé Godard, quatre frères sous les drapeaux.

La médaille de Sainte Hélène a été créée par décret le 12 août 1857 pour les anciens soldats des campagnes 1792-1815. Elle était destinée à récompenser tous ceux ayant porté l’uniforme sous la République et l’Empire. Le graveur en est Albert Barre. Cette médaille de forme ronde, est en bronze patiné suspendue a un ruban vert composant cinq raies verticales rouges. Sur les deux faces, la médaille est entourée d’une couronne de lauriers et entre par ses extrémités supérieures, dans une couronne impériale ornée de huit aigles. A l’envers de la médaille se trouve le profil droit de Napoléon 1er entouré de l’inscription « NAPOLEON 1er EMPEREUR ; à l’avers sur neuf lignes : « A / SES / COMPAGNONS / DE  GLOIRE / SA DERNIERE PENSEE / STE HELENE /  5 MAI / 1821 » ; ce texte étant entouré par l’inscription circulaire, « CAMPAGNES DE 1792 à 1815 ».

La médaille était placée dans une boîte en carton recouvert de papier glacé blanc au centre duquel on retrouve la reproduction de l’envers de la médaille avec le profil droit de Napoléon. Le couvercle porte l’inscription « AUX COMPAGNONS DE GLOIRE DE NAPOLEON 1er  - DECRET IMPERIAL DU 12 AOUT 1857 ».

Ce même dessin reproduisant l’envers de la médaille figure au centre du diplôme qu’accompagnait la médaille, avec la reprise de l’inscription de l’avers.

Le tout était attesté par le timbre de la grande chancellerie de l’ordre de la Légion d’honneur et par la signature du grand chancelier. Le diplôme mentionne évidemment les nom et grade du titulaire ainsi que le nom de l’unité ou des unités où il a servi et en ce qui concerne Jean-François, c’est dans le 8e bataillon des gardes nationaux. Les récipiendaires, d’après divers textes auraient été autour d’une fourchette de trois cent quatre-vingt-dix mille à quatre cent cinq mille médailles.

Les archives relatives à la médaille de Sainte Hélène ont entièrement brûlé lors de l’incendie du palais de la Légion d’honneur, en 1871 durant la commune.

Pour ce qui est de la pension versée aux titulaires de la Légion d’honneur ou pour les anciens qui s’étaient battus pour la République, Jean-François n’en a pas profité car celle-ci à été attribuée à partir de 1869.

 

Peu de chose nous sont parvenues de sa vie, il a mené une vie discrète, que nous avons essayé de décrypter dans l’état civil et les actes notariés :

En 1816, lors du mariage de son frère Joseph, il est propriétaire et habite Montdidier.

Puis Jean-François se remarie avec une proche parente, veuve de Nicolas Détrémont, native de Gournay sur Aronde, Marie-Adélaïde, Julie Goherelle, le 16 novembre 1839. Ils vivront heureux ensemble près de vingt années où la mort la surprend à 80 ans, le 7 juin 1859.

Jean-François a survécu à sa deuxième épouse quelque temps, son décès survient le 18 avril 1861 dans sa maison située au lieu-dit du Tournant, âgé de quatre vingt quatre ans et cinq mois. Ce Rollotois, hors du commun aura vécu le départ de la famille royale, la révolution, le début de la première république avec la convention, le directoire et le consulat, ensuite le premier empire, la deuxième république, et en partie le second empire et donc ne verra pas l’aube de la troisième république.     Il repose actuellement au cimetière de la Villette à Rollot, dont sa sépulture évoque une  des pyramides d’Égypte.      

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Jean François Harmant.

Pour approfondir

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